Dossier santé

Les maladies de l'hiver : comment se soigner sans risques ?

Le 25 janvier 2019

L'automédication consiste à prendre un médicament sans passer par la case médecin. Ce qui nous arrive à tous, ponctuellement ou régulièrement. Mais attention, même en vente libre, un médicament n'est pas un bonbon. Qui peut le prendre ? Comment ? Pendant combien de temps? Quand faut-il consulter ? Faisons le point.

Qui ne dispose pas d'une pharmacie à domicile, un tiroir ou un meuble ou l'on range comprimés, sprays et autres sirops ? Nous y puisons volontiers, surtout en hiver, surtout quand bactéries et virus prolifèrent. Pris de façon pertinente, éclairée et en quantité raisonnable, les produits en vente libre ne sont généralement pas dangereux. Toutefois, il reste des médicaments, c'est-à-dire des substances actives qui peuvent provoquer des effets secondaires indésirables. Tour d'horizon des petits maux de saison et de la façon de les soulager sans risque.

La saison des grippes

Chaque année, les épidémies de grippes et de gastro-entérite font rage. Forte fièvre, douleurs musculaires, problèmes gastro-intestinaux (nausées, vomissements, douleurs au ventre, diarrhée), elles ne sont pas une partie de plaisir. Toutes les grippes et la plupart des gastro-entérites sont d'origine virale. Les antibiotiques qui n'agissent que sur les bactéries n'ont donc aucun effet sur elles. A part prendre son mal en patience, il n'y a pas grand chose à faire : prendre un médicament contre la fièvre, se reposer et s'hydrater. En effet en raison des pertes d'eau provoquées par la fièvre, la transpiration, les vomissements et/ou la diarrhée, ces infections ont tendance à déshydrater, particulièrement les enfants, les bébés et les personnes âgées. Ne lésinez donc pas sur les grands verres d'eau, les bouillons ou les infusions.

Et n'hésitez pas à prendre des poudres solubles de réhydratation, elles sont complètement bénignes et en vente libre en pharmacie.

 

 

Le nez qui coule

C'est sans doute le symptôme le plus fréquent durant l'hiver. Et pour cause, plus de 300 virus différents peuvent provoquer le rhume. Heureusement la grande majorité guérit spontanément en quelques jours. Au début, se nettoyer le nez quelques fois par jour avec du sérum physiologique suffit, surtout chez les enfants.

Par contre, si votre nez est complètement bouché, vous pouvez opter pour un décongestionnant (ou vasoconstricteur). Mais attention, de tels produits ne doivent jamais être utilisés plus de 7 jours d'affilée. Au-delà, ils provoquent un phénomène d'accoutumance qui peut aboutir à une rhinite chronique due au médicament lui-même.

Quand la gorge fait mal

Il existe trois catégories de sprays et de pastilles à sucer :

Les antibiotiques à action locale, les antiseptiques et les anesthésiques locaux. La grande majorité des angines étant d'origine virale, les antibiotiques sont inutiles. Les antiseptiques préviennent les infections en détruisant les germes présents dans la bouche mais ils ne vous débarrasseront pas plus vite d'un virus. Pastilles ou sprays, le produit doit surtout contenir un anesthésique local (lidocaïne, ambroxol, etc.) qui va soulager la douleur.

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Fièvre et douleurs

Au rayon des antidouleurs, il existe trois grands types de produits en vente libre : le paracétamol, l'ibuprofène et l'acide acétylsalicylique (l'aspirine).

En cas de fièvres et/ou de douleurs légères à modérées, le paracétamol est celui qu'il faut prendre en premier choix. C'est l'antidouleur qui provoque le moins d'effets indésirables et qui souffre le moins de contre-indications. Quasiment tout le monde peut en prendre. Ce n'est qu'à très forte doses chez des personnes prédisposées ou fragilisées qu'il peut être à l'origine de problèmes au foie.

Quant aux anti-inflammatoires, ibuprofène et acide acétylsalicylique en tête, ils doivent être pris avec parcimonie et durant une période limitée. Ils sont tout indiqués pour soulager des douleurs liées à un phénomène inflammatoire (rage de dent, sinusite, entorse...) mais ils sont connus pour provoquer des effets indésirables. L'ibuprofène peut entrainer des problèmes gastro-intestinaux et peut causer ou aggraver un ulcère à l'estomac.

Quant à l'acide acétylsalicylique, ne pas oublier qu’il fluidifie le sang. 

Le cas des enfants

La plus grande prudence est de mise lorsqu'on auto-médique un enfant de moins de 12 ans et ce pour au moins 3 raisons.

  • La première tient au fait que le corps d'un enfant ne réagit pas de la même façon que celui d'un adulte. Son organisme n'élimine pas les substances médicamenteuses à la même vitesse. Par conséquent on arrive très vite à la surdose. Il est donc essentiel d'adapter le traitement à son poids et à son âge.
  • Deuxième raison, certains médicaments peuvent avoir un effet délétère sur un enfant. Il existe par exemples de nombreux médicaments qui modifient le rythme cardiaque. Or, on estime que 3 à 4% des enfants présentent une malformation cardiaque plus ou moins grave, et qui n'est pas toujours connue ou décelée. Leur donner un médicament qui agit sur le cœur peut donc avoir des conséquences dramatiques. Même l'aspirine peut être dangereuse.
  • Dernière raison pour laquelle l'automédication d'un enfant doit être considérée avec la plus grande prudence, c'est que ce dernier n'est pas aussi attentif qu'un adulte à la survenue d'effet indésirable. Par conséquent il ne le reportera pas. Le temps pour ses parents de s'en rendre compte et le mal est déjà fait.

Quelques recommandations supplémentaires :

Vous êtes enceinte ?

Il est généralement déconseillé de prendre des médicaments pendant la grossesse. Voire même contre-indiqué pour certains produits. Beaucoup de médicaments traversent le placenta et peuvent être absorbés par le fœtus. Certains sont nuisibles à sa santé ou à son développement. Il est donc fortement conseillé de demander un complément d'information à son médecin ou à son pharmacien.

Attention aux médicaments périmés. 

Comme les aliments, les médicaments ont une date de péremption. Une fois périmés, certains peuvent devenir toxiques, même si la plupart du temps, seul leur efficacité diminue. La tentation est grande alors de prendre une quantité supérieure au dosage normal. C'est une mauvaise idée, car si l'activité principale du médicament diminue, celui-ci peut toujours provoquer des effets indésirables. 

Gare aux interactions

Deux ou plusieurs médicaments peuvent soit annuler leurs actions, soit les renforcer, soit provoquer des effets indésirables. Il existe aussi des aliments à éviter quand on prend certains médicaments. Le cas de l'alcool est bien connu, mais il n'est pas le seul. Il est par exemple conseillé de limiter la consommation d'agrumes lorsqu'on prend des anti-inflammatoires. Cela peut déclencher ou augmenter les brulures d'estomac.

N'hésitez pas à consulter notre fiche pratique qui reprend les 4 règles d'or de l'automédication en cliquant ici.

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