L'incontinence urinaire n'est pas un sujet tabou

L'incontinence urinaire, aussi connue sous le nom de « fuites urinaires » ou « pertes urinaires », consiste en l’émission accidentelle et involontaire d’urine. Elle peut concerner les hommes et les femmes de tous âges même si sa fréquence augmente avec le vieillissement.

Les hommes sont 2 fois moins nombreux à en être atteints que les femmes. Cela est principalement dû aux différences anatomiques de la région pelvienne et aux changements opérés chez la femme lors de la grossesse et de l’accouchement.

Encore trop peu de gens osent en parler ou hésitent à consulter. Or, dans la plupart des cas, il existe des solutions pour régler le problème ou pour le contrôler avec succès, même si l’incontinence dure depuis des mois ou même quelques années.

L’incontinence urinaire chronique accroît le risque d’infections urinaires à répétition. Elle peut aussi causer des rougeurs de la peau qui entoure les parties génitales allant jusqu’à des infections et des ulcères, étant donné qu’elle crée de l’humidité.

Petits rappels :

La vessie est un organe en forme de ballon situé dans le bassin, soutenu et maintenu en place par les muscles du plancher pelvien. Son rôle est de stocker et d’évacuer l’urine. Un tube appelé l’urètre relie la vessie aux organes génitaux, par lesquels l’urine passe. Des muscles en forme d’anneaux appelés les sphincters contrôlent l’urètre, le gardant fermé pour que l’urine ne sorte pas de la vessie avant d’être prête à être évacuée.

Le muscle de la vessie se relâche lorsqu’elle se remplit d’urine et se contracte lorsqu’il est temps d’uriner. Des nerfs transmettent des signaux de la vessie au cerveau, pour informer le cerveau que la vessie est pleine, et du cerveau à la vessie, pour informer la vessie qu’il est temps d’uriner.

Pour que le système urinaire joue son rôle efficacement, les muscles et nerfs doivent travailler ensemble pour retenir l’urine dans la vessie, puis la relâcher au bon moment.

Causes et symptômes

L’incontinence urinaire donne lieu à des pertes incontrôlables et involontaires d’urine qui se produisent le jour ou la nuit. Il ne s’agit donc pas d’une maladie, mais d’un symptôme le plus souvent lié à un trouble physique : un affaiblissement des muscles du plancher pelvien (périnée). Si la vessie s’affaisse hors de sa place, l’ouverture de l’urètre peut s’étirer.

Des grossesses et des accouchements vaginaux peuvent également affaiblir la musculature. Elle peut aussi se relâcher avec le vieillissement et la perte de forme physique.

Les nerfs aussi ont un rôle à jouer. S'ils sont endommagés, ils peuvent soit envoyer des signaux à la vessie au mauvais moment, entraînant la vessie à évacuer de l’urine sans prévenir, soit ne pas envoyer de signaux du tout, de sorte que le cerveau ne sait pas quand la vessie est pleine. Les nerfs peuvent être endommagés par des traumatismes ou des maladies comme le diabète, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques et les attaques (ictus, AVC)...

Outre les dommages musculaires et nerveux, les problèmes de contrôle de la vessie peuvent être causés par des médicaments engourdissant les nerfs.

Il y a donc différentes formes d’incontinence (temporaire, aiguë, fonctionnelle, à l’effort, de débordement, mixte,…) et un examen médical complet des causes est essentiel pour un traitement efficace.

En synthèse, les causes de l’incontinence urinaire peuvent être :

• La « descente de vessie » surtout chez les femmes.
• Un trouble de la prostate ou une chirurgie à la prostate chez les hommes.
• Un problème de santé chronique qui atteint le contrôle des muscles de la vessie et des nerfs (Parkinson, diabète…).
• La prise de certains médicaments (antidépresseurs, relaxants musculaires).
• Une difficulté à marcher, empêchant de se rendre aux toilettes à temps.
• De la constipation avec fécalome (des selles compressées et durcies dans le rectum)...

Quelques mesures simples peuvent nettement améliorer les symptômes :

• Assurez-vous de boire 1,5 à 3 litres par jour. Les thés aux herbes ou aux fruits ou de l’eau légèrement pétillante sont recommandés.
• Ne pas boire en trop grande quantité le soir.
• Prévenir la constipation en consommant des aliments riches en fibres tels que du pain complet, de l’avoine, des fruits et légumes crus. Comme la constipation vous oblige à «pousser», la contraction des muscles abdominaux et l’augmentation de la pression peuvent avoir un effet négatif sur la vessie hyperactive.
• Evitez les aliments pouvant entraîner des flatulences comme les légumineuses, choux, oignons.
• Ne se rendre aux toilettes que quand le besoin se fait sentir.
• Essayer d’augmenter très progressivement le temps entre deux mictions pour tâcher d’aller aux toilettes toutes les 2 à 4 heures maximum.
• Eviter la caféine, les limonades et l’alcool qui sont irritants pour la vessie.
• L’exercice régulier est très important et peut vraiment améliorer les symptômes mais choisissez des activités n’exerçant pas une forte pression sur la cavité abdominale et le plancher pelvien. Marcher, nager, danser et faire du vélo sont idéaux.
• Faire de la kinésithérapie: à l’aide d’exercices de musculation de votre plancher pelvien, vous apprenez à vous retenir plus longtemps.
• Le yoga peut avoir des avantages multiples. Tout en aidant à réduire l’anxiété, il se concentre sur la posture et comprend des exercices pour renforcer le bassin et le plancher pelvien.

D’un point de vue pratique, c’est une bonne idée de lister toutes les situations où vous avez des pertes involontaires d’urine (peut-être en éternuant ou toussant) et de pratiquer des comportements préventifs comme resserrer votre plancher pelvien avant le déclenchement, expirer et garder votre dos le plus droit possible. Une pratique régulière peut entraîner une contraction automatique du plancher pelvien lors de situations de déclenchement.

Savez-vous que votre pharmacien dispose d’une gamme de dispositifs médicaux destinés aux patients qui souffrent de fuites urinaires ?

Outre les changements de mode de vie, des solutions de protections absorbantes sont également disponibles selon la sévérité des fuites urinaires. Des produits de grande qualité, portés discrètement dans les sous-vêtements, vous permettent l’évacuation d’urine de manière fiable et discrète, de protéger votre peau et d’empêcher bruit et odeurs. Votre choix de produit dépend de la gravité et de la fréquence de votre état et doit être adapté exactement à vos besoins. Vous pouvez vous adresser à votre pharmacien pour les acheter et il vous aidera à choisir le modèle idéal parmi les nombreux types de protections adhésives, culottes absorbantes, etc…

Il propose aussi des produits pour les problèmes d’énurésie («pipi au lit») comme les alèses et toute une gamme de soins pour nettoyer, protéger, hydrater et soigner les peaux les plus sensibles.

Pour une bonne hygiène quotidienne en cas d’incontinence, demandez sans gêne et en toute confidentialité conseil à votre pharmacien.