Dossier santé

Affections, douleurs, les maux fréquents de maman et bébé

Le 22 mars 2022

Maman et bébé étant biologiquement liés lors de la grossesse, il est important de déceler les risques potentiels qu’un traitement médicamenteux pris par la mère peut faire courir à l’enfant. Cette période intense et parfois éprouvante peut aussi amener son lot de troubles physiques. Des solutions existent pour traiter les désagréments survenus en toute sécurité. Après la naissance, de petits maux plus ou moins importants peuvent également survenir chez l'enfant. Petit tour d'horizon des affections les plus fréquentes.

Pendant la grossesse

La lombalgie :

Cette douleur au dos toucherait une femme enceinte sur deux. Elle est due à une cambrure excessive des reins suite à la prise de poids, à l’augmentation du volume des seins, de l’utérus et à la distension des muscles abdominaux.

Pour l'atténuer, on conseille de s'accorder des moments de repos pendant la journée, d'avoir une bonne literie. Lorsque vous êtes couchée, évitez la position sur le ventre. Chauffez et décontractez les muscles à l'aide d'une bouillotte (évitez néanmoins les patchs chauffants).Une ceinture de soutien lombaire peut aussi aider.

Si ces bonnes pratiques sont insuffisantes, une prise de médicament peut être envisagée mais elle doit se faire en concertation avec votre médecin ou votre pharmacien. Le paracétamol constituera très souvent un premier choix. Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) et l’aspirine sont à proscrire tout au long de la grossesse.

Les troubles digestifs

Des troubles digestifs peuvent perturber votre grossesse. Si des traitements existent, il est cependant nécessaire de surveiller les symptômes. S’ils se prolongent ou s’intensifient, une visite chez le médecin est à prévoir :

Les nausées :

Elles apparaissent souvent entre le 1er mois et le 3ème mois de grossesse. Elles restent la plupart du temps bénignes.

Une consultation médicale est nécessaire en cas de vomissements incoercibles ou après le 4ème mois de grossesse, de perte de poids, de déshydratation, de fièvre ou de diarrhées associées. Avant d’envisager un traitement médicamenteux, parlez-en à votre médecin. Votre pharmacien peut également vous conseiller. 

On peut les diminuer en évitant les repas trop lourds, gras ou épicés, en fractionnant les repas, en buvant de l’eau régulièrement et en petite quantité... La fatigue augmente aussi leur apparition.

Les brûlures gastriques

Elles sont la conséquence d’une hyper-pression à l’intérieur de l’abdomen.

Pour les atténuer, pensez à fractionnez vos repas et évitez les aliments acides, gras ou trop épi- cés ainsi que le café, le chocolat et les boissons gazeuses. Évitez de vous pencher en avant et surélevez la tête du lit d’une dizaine de centimètre. 

La constipation :

Préférez les aliments qui facilitent le transit (pain complet, légumes verts, pruneaux, figues...). Buvez beaucoup (1,5L à 2L/jour d’une eau riche en magnésium). Prenez vos repas à heure régulière, en mastiquant bien. Présentez-vous à selle à heure régulière.

Si la situation ne s’améliore pas, votre médecin peut vous proposer un laxatif doux. Évitez les produits et tisanes laxatives à base de dérivés anthracéniques (votre pharmacien pourra vous guider) qui peuvent provoquer des contractions utérines, ou ceux à base d’huile de paraffine qui diminuent l’assimilation des vitamines A, D, E et K. 

 Les affections ORL

 Le rhume ou rhinite

C'est une maladie bénigne qui se soigne souvent d’elle-même en une dizaine de jours. Les traitements symptomatiques sont à déconseiller chez la femme enceinte. 

Pour l'atténuer, hydratez-vous. Mouchez-vous régulièrement avec des mouchoirs en papier. Préférez un lavage fréquent des mains à l’eau et au savon plutôt qu’avec des solutions hydroalcooliques. Ne surchauffez pas les pièces de vie et humidifiez l’air. Evitez également de vous toucher le visage ou les yeux.

Pour traiter la rhinite, effectuez un lavage des fosses nasales avec un liquide physiologique.

A éviter : Les antihistaminiques, les vasoconstricteurs, les gouttes nasales anti- septiques ainsi que les solutions nasales à base d’huiles essentielles.

Pour soulager le mal de gorge :

Prenez simplement des bonbons au miel et évitez les pastilles, collutoires et autres formes locales.

Méfiez-vous de la fièvre.

L’hyperthermie augmente le risque de fausse couche ou d’accouchement prématuré.

En concertation avec votre médecin, le paracétamol devrait permettre de l'atténuer et de faire baisser votre température. 

La toux

Alors qu'une toux grasse ne nécessite pas de traitement particulier, la toux sèche doit être prise en charge car elle peut provoquer des contractions utérines. En cas de toux irritative, des bonbons ou boissons chaudes au miel peuvent soulager. S'ils ne sont pas suffisants, votre médecin pourra vous prescrire un traitement adapté. en cas de doute, n'hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien.

Les troubles du sommeil :

Crampes, mouvements du fœtus, anxiété de l’accouchement, les raisons d’un sommeil perturbé sont nombreuses. Quelques gestes simples peuvent déjà améliorer cette situation. 

Un bon lit, ferme, dans une chambre fraîche, calme et obscure devrait déjà les atténuer. Respecter des horaires réguliers, se relaxer une heure avant le coucher, écouter les signes annonciateurs d’un endormissement, éviter les substances excitantes sont d'autres conseils utiles... 

Tout traitement médicamenteux ne pourra s’envisager qu’avec l’accord de votre médecin et devra être le plus court possible. L’homéopathie pouvant consti- tuer une alternative. 

Les problèmes circulatoires

Ils sont liés à une augmentation du poids, une vasodilatation, une augmentation de la masse sanguine et une compression de la veine cave inférieure. N’oublions pas les facteurs héréditaires, une station debout prolongée ou encore la chaleur...

Afin d’atténuer cette sensation de jambes lourdes ou gonflées, évitez de porter des vêtements serrants, préférez les douches tièdes ou froides, ne restez pas trop longtemps en position debout stationnaire. ? Pensez à relever légèrement les jambes en position assise ou couchée.

Le port de bas de contention pendant et dans les semaines qui suivent l’accouchement peuvent s’avérer utile et reste le premier choix pour lutter contre ce genre de soucis. Pensez aussi aux massage, du bas vers le haut avec une crème ou le jet du pommeau de douche, par exemple.

Dans certains cas, un médicament veinotonique pourrait vous être prescrit par votre médecin.

Vous souffrez d'une pathologie chronique ?
Les maladies chroniques sont nombreuses. Elles n’empêchent bien sûr pas un projet de grossesse, cependant quelques mesures sont à prendre. Votre médecin pourrait être amené à devoir adapter votre traitement. Si vous utilisez un (des) médicament(s) de manière chronique, il est essentiel de partager votre désir de grossesse avec votre médecin. Votre pharmacien se tient également à votre disposition pour vous accompagner en vue d’une utilisation optimale de votre traitement. 

Les maux les plus réguliers de bébé

L'érythème fessier

Cette dermatose qui rougit les fesses de bébé est très répandue mais bénigne. Elle est due à un contact prolongé avec les matières fécales des langes ou à une macération à cause de l’urine. Une prise en charge adaptée s’impose :

  • Changez les couches souvent, dès qu’elles sont souillées et min. 6 x par jour.
  • A chaque change, faites une toilette à l’eau avec un savon doux ou un lait de toilette sans parfum.
  • Évitez les lingettes.
  • Séchez en tamponnant avec une serviette (aussi dans les plis cutanés).
  • Ne poudrez pas les fesses de bébé avec du talc, il favorise la macération.
  • Protégez les fesses avec une crème réparatrice / protectrice non occlusive.
  • Chaque fois que cela est possible, laissez votre enfant les fesses à l’air !

Les coliques :

Ces douleurs abdominales spasmodiques débutent généralement après le repas et sont plus fréquentes le soir. Bébé pleure, s’agite et peut émettre des gaz.

Pour les atténuer, vous pouvez porter, bercer le nourrisson et l’allaiter, la succion ayant un effet apaisant. De l’homéopathie et des produits de phytothérapie peuvent également aider, comme des biberons avec tétine anti-coliques. Le massage du ventre ou l'utilisation d'une bouillote tiède peuvent également l'apaiser. Demandez plus d’informations à votre pharmacien.

Les régurgitations :

Ce sont de petites quantités de lait non digérées remises par l’enfant. Sans symptômes associés, elles sont sans conséquences et régressent habituellement spontanément vers l’âge de 6 mois.

Pour diminuer les régurgitations, vous pouvez :

  • Diminuer le volume des biberons (en augmentant leur nombre) et utiliser une tétine adaptée.
  • Durant le repas, au calme, garder la tête du nourrisson plus haut que les pieds. - Laisser du temps entre les repas et l’endormissement.
  • Surélever légèrement la tête du lit en inclinant le matelas
  • Eviter les langes et vêtements trop serrés.
  • Ne pas fumer dans la même pièce que l’enfant.

En concertation avec votre médecin, un lait anti-régurgitation, plus épais, pourrait être temporairement envisagé. Si les régurgitations s’accompagnent de symptômes tels que refus répétés de biberons, retard de croissance, ... on parle alors de reflux pathologique et la prise en charge requiert un avis médical. 

Mon enfant a de la fièvre

Il est utile de rappeler que la fièvre est une réaction naturelle de l’organisme pour l’aider à lutter contre les infections. Il est important de la mesurer de manière précise (idéalement à l’aide d’un thermomètre électronique et par voie rectale). On considère qu’un enfant a de la fièvre quand sa température dépasse 38 °C.

Les premières mesures à prendre en cas de fièvre sont :

  • Enlever les couches superflues (vêtements, couvertures) pour que la chaleur puisse s’évacuer (sans retirer tous les habits au point de provoquer des frissons).
  • Ne pas trop chauffer la chambre (19-20 °C).
  • Faire boire le plus souvent possible et plus que d’habitude des boissons que l’enfant accepte.

Au-delà de 38 °C, le paracétamol constitue le traitement de 1er choix. Votre pharmacien se tient à votre disposition pour vous conseiller dans son utilisation (voie d’administration, dosage, nombre et modalité de prise,...).
Un avis médical sera requis si l’enfant a moins de 3 mois, si la température dépasse 40 °C, si elle ne baisse pas 2 heures après avoir donné un médicament, si elle s’accompagne de diarrhées ou de vomissements, de mal de gorge ou d’oreille.

Les pathologies ORL :

Pour lutter contre le rhume, un nettoyage fréquent du nez à l’aide d’un sérum physiologique est préconisé. L’utilisation locale d’un produit médicamenteux devra faire l’objet d’un conseil de la part de votre médecin ou de votre pharmacien et, en tout état de cause, son utilisation devra être strictement limitée dans le temps.

En cas de toux sèche :

La toux ne nécessite généralement pas de traitement médicamenteux. Sa cause doit toujours être recherchée. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une infection aiguë des voies respiratoires dont l’évolution est spontanément favorable.
Votre médecin ou votre pharmacien peut vous renseigner.

Si un mal de gorge accompagné de fièvre ou d’une difficulté à avaler survient, une consultation chez un médecin s’impose afin de définir l’origine des germes et proposer un traitement adapté.

La diarrhée :

On parle de diarrhée lorsque les selles sont plus liquides et/ou plus fréquentes qu’à l’ordinaire. Le plus souvent d’origine virale, elle évolue habituellement vers la guérison endéans les 3 jours.

En dessous de deux ans, une consultation médicale est conseillée.

Responsable d’une perte excessive d’eau et de minéraux, elle impose une surveillance stricte du risque de déshydratation (perte de poids, sécheresse de la bouche, absence de larmes et/ou diminution de la production d’urine,...).
En toute circonstance, faites boire votre enfant, par petites quantités et aussi régulièrement que possible. Il existe des solutions de réhydratation dont la com- position est spéci quement adaptée au besoin de l’enfant.

Enfin, rappelons que la contamination oro-fécale de la diarrhée est principalement véhiculée par les mains. La prévention passera donc par une hygiène rigoureuse, notamment au moment de préparer, de donner les repas mais aussi après chaque change.

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