Dossier santé

Complètement piqué cet été... Ou pas !

Le 30 mai 2020

  • Femme profitant du soleil avec les jambes dépassant de la portière

S’il y a une saison favorable aux piqûres d’insectes, c’est bien l’été ! Taons, moustiques, guêpes, frelons, fourmis… Petit passage en revue des principaux coupables, des sensations provoquées, des éventuels risques pour la santé et de la façon de s’en protéger. Les insectes qui piquent ou mordent le font généralement pour deux raisons. Soit pour se défendre contre ce qu’ils considèrent comme une agression, soit parce qu’ils ont besoin de sang pour se nourrir ou pour faire arriver leurs oeufs à maturité. Dans les deux cas, ce sont surtout les femelles qui piquent.

 

 

Les hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons et bourdons)

  • Exemple d'hyménoptère, famille regroupant les abeilles, les guêpes, les bourdons et les frelons

Habitat et habitudes :

Les abeilles, les bourdons, les guêpes et les frelons font tous partie de la même famille d’insectes : ce sont des hyménoptères. Ils piquent pour se défendre et injectent un venin à leur victime. L’abeille, quant à elle, laisse souvent son dard dans la peau. Il faut donc le retirer pour empêcher qu’il ne continue à diffuser le venin.

Sensations :

Les piqûres d’hyménoptères provoquent une douleur et un gonflement autour de la zone piquée. Faites attention si vous êtes piqué(e) au niveau du visage, particulièrement près, sur ou dans la bouche où un gonflement important peut entrainer des difficultés pour respirer.

Risques :

Bénignes pour la grande majorité des gens, les piqûres d’hyménoptères sont par contre redoutables pour les personnes qui y sont allergiques ! Si vous ressentez un malaise, des difficultés respiratoires, des nausées, des vertiges ou des gonflements anormaux après une piqûre d’hyménoptère, appelez tout de suite les secours (Le numéro d'urgence dans l'Union européenne est le 112) !

On distingue généralement 3 sortes de réactions lorsqu'on se fait piquer :

  • Une réaction locale : Comme expliqué ci-dessus, la piqûre est douloureuse, rouge avec un oedème et parfois des démangeaisons.
  • Une réaction toxique : elle apparait lorsqu'il y a beaucoup de piqûres. Vomissements, diarrhées, maux de tête voire chute de tension, convulsions et pertes de connaissance peuvent apparaître.  De façon générale, une surveillance à l’hôpital s’impose au-delà de 20 piqûres.
  • Réaction allergique : une seule piqûre suffit. Les symptômes peuvent juste être cutanés : urticaire généralisé, démangeaisons, rougeur, gonflement mais ils peuvent aussi devenir plus importants : nausées et vomissements, oedème de la langue et de l’épiglotte, choc cardio-vasculaire, vertiges et perte de connaissance. Dans ce cas, c’est l’urgence absolue car la vie du patient est en danger. Une personne qui se sait allergique doit toujours avoir sur elle des comprimés antihistaminiques, des corticoïdes injectables et un auto-injecteur d’adrénaline et/ou de corticoïdes. Elle peut également se faire désensibiliser chez un allergologue.

S'en protéger :

Le comportement des hyménoptères varie d’un insecte à l’autre. Le bourdon, par exemple, pique très rarement et l’abeille, seulement si elle se sent menacée. Ces deux insectes ont la particularité de ne pouvoir piquer qu’une seule fois, car, ce faisant, ils meurent en laissant leur dard dans la peau de leur victime. Mais si vous les laissez tranquillement butiner autour de vous, ils ne vous feront aucun mal. De plus, le nombre d’abeilles a drastiquement diminué ces dernières années. Or, elles jouent un rôle essentiel dans la pollinisation de nombreuses plantes, notamment les arbres fruitiers. Considérez-les donc comme une espèce à protéger et… évitez de les tuer ! Les guêpes et les frelons sont beaucoup plus agressifs. Ceux-là n’aiment pas du tout que l’on vienne traîner aux alentours de leur nid ! A moins de 5 mètres, les frelons n’hésitent pas à vous foncer dessus… en essaim ! Or, plusieurs piqûres de guêpe et de frelon peuvent provoquer une véritable overdose de venin, qui nécessite une hospitalisation.

En cas de piqûre, lavez immédiatement à l’eau et au savon et appliquez une solution antiseptique. En cas de piqûre à la main, retirez les bagues. Appliquez du froid. Si la piqûre est dans la bouche, sucer des glaçons et consulter un médecin au plus vite. Traitez la réaction locale avec une pommade apaisante. En cas de réaction importante, une pommade contenant de la cortisone sera indiquée.
Les huiles essentielles peuvent également aider. Appliquer quelques gouttes d’huile essentielle de lavande aspic toutes les 5 minutes pendant une demi- heure peut donner des résultats surprenants ! De même, en homéopathie, des granules de Ledum palustre 9ch et Apis 15ch diminueront la réaction.

Si la situation ne s’améliore pas dans les jours qui suivent ou si de la fièvre apparaît, il est nécessaire de consulter.

Comment retirer un dard d'abeille ?
Surtout, n’employez pas de pince à épiler ! Vous risqueriez de presser la glande à venin qui ne manquerait pas alors de se vider… Utilisez plutôt une carte de banque pour pousser le dard hors de la peau, parallèlement à celle-ci. Ensuite, lavez à l’eau et au savon et appliquez un antiseptique. Il existe aussi en pharmacie des pompes pour extraire le venin. Demandez conseil à votre pharmacien.

Les moustiques

  • Moustique

Habitats et habitudes :

on trouve des moustiques dans toutes les zones tempérées à chaudes de la planète. Ce sont des insectes hématophages qui ont besoin d’un repas de sang pour leurs oeufs.

Sensations:

Avant d’aspirer le sang, les moustiques injectent via leur trompe des substances anesthésiantes et/ou fluidifiantes sous la peau de leur victime. Sur le moment, la piqûre ne se sent donc pas ! Mais s’ensuit une petite réaction de type allergique qui provoque démangeaisons et boursouflures. Et plus vous grattez, plus ça chatouille !

Risques :

A part des démangeaisons et un bruit horripilant qui peut vous empêcher de dormir, les moustiques de nos régions sont inoffensifs. Par contre, dans de nombreuses régions du monde, plusieurs espèces exotiques, notamment les aèdes et les anophèles, peuvent transmettre des parasites qui provoquent des maladies comme la malaria (paludisme), la dengue, la fièvre jaune, le chikungunya, etc. Non traitées, ces pathologies peuvent gravement menacer la santé. La preuve : la seule malaria provoque un million de morts par an dans le monde… Ce qui, statistiquement parlant, fait du moustique l’animal le plus mortel pour l’homme, bien davantage que les requins, les scorpions, les araignées et autres bestioles qui nous effrayent !

S'en protéger :

Il existe un traitement préventif contre la malaria qu’il convient de prendre plusieurs semaines (ou plusieurs jours pour certains traitements plus récents) avant votre départ dans une zone du monde où cette maladie est endémique. La fièvre jaune fait l’objet d’un vaccin efficace, obligatoire dans de nombreux pays. Quant aux autres maladies transmises par les moustiques, le seul moyen de les prévenir est d’éviter les piqûres. Ce qui passe par l’application régulière de répulsif à base de DEET (si possible concentré à 20-30 %), d’IR35/35 ou d’icaridine sur les vêtements, la peau et la moustiquaire sous laquelle vous avez tout intérêt de dormir. Quant aux produits répulsifs à base de plantes (l’huile essentielle de citronnelle, par exemple), s’ils peuvent quelque peu éloigner les moustiques de nos régions, ils sont insuffisants sous les Tropiques ! À bon entendeur…

 

 

Vers le haut

Les taons

  • Taon

Habitat et habitudes :

Le taon est un insecte volant qu’on trouve volontiers près des étendues d’eau et des forêts humides où certaines espèces aiment à pondre. On le trouve aussi souvent dans les campagnes, près des chevaux et du bétail. La femelle pique et ponctionne du sang, car elle a besoin de certaines protéines pour ses oeufs.


Sensations :

Ce qui gratte ou fait mal avec une piqûre de taon, c’est l’anticoagulant qu’il injecte à sa proie pour éviter que le sang qu’il va aspirer ne sèche dans sa trompe. Ce qui provoque une douleur proche de la sensation de brûlure.

Risques :

Bien qu’elles puissent provoquer un oedème assez dur et relativement étendu pendant plusieurs jours, les piqûres de taon de nos régions ne sont pas dangereuses et rarement allergisantes. En Afrique et particulièrement sur le pourtour du golfe de Guinée, certaines espèces de taon peuvent transmettre le loa-loa, un petit ver qui se déplace sous la peau et provoque oedèmes et inflammations, notamment au niveau des yeux.

S’en protéger :

Les taons nous repèrent grâce à nos mouvements et à notre transpiration. Les répulsifs à base de DEET et autres mesures antimoustiques (voir plus loin) les éloignent assez bien.

Vers le haut

Les tiques

  • Tique

Habitats et habitudes :

Les tiques sont des acariens qu’on trouve un peu partout dans le monde, particulièrement dans les zones boisées, ombragées et humides, sur les végétations basses : les herbes hautes, les fougères, les buissons, etc.

Sensations :

La piqûre de tique est indolore, on ne la sent même pas !

Risques :

Les tiques peuvent transmettre des maladies : la maladie de Lyme, l’anaplasmose et l’encéphalite à tiques pour laquelle existe un vaccin. Ces maladies sont à prendre au sérieux : elles peuvent donner lieu à de sévères complications qui peuvent aller jusqu’au décès. Si vous souffrez d’un syndrome grippal (fièvre, maux de tête, etc.) dans les semaines qui suivent une piqûre de tique, n’hésitez pas à consulter un médecin et signalez-lui que vous avez été récemment piqué(e).

 

Symptômes de la maladie de Lyme :
Environ 10 % des tiques sont porteuses d’une bactérie, le Borrellia, qui transmet la borréliose, plus connue sous le nom de maladie de Lyme. Elle commence quelques semaines après la piqûre : une tache rouge indolore apparaît au même endroit, grandit et peut s’effacer en son centre, ne laissant qu’une sorte de cercle rouge. La personne infectée peut ressentir un état grippal prolongé, des maux de tête, des douleurs articulaires ou diffuses et/ou, dans certains cas, une paralysie faciale transitoire ou une inflammation d'une articulation, souvent le genou. Dans les cas les plus graves, la maladie de Lyme entraine de minuscules lésions du cerveau provoquant des insomnies, un changement de caractère ou une perte de mémoire (encéphalomyélite) ou une affection de la moelle épinière à l'origine d'une insensibilité au niveau des jambes (myélite). La maladie peut également être à l’origine de séquelles articulaires, neurologiques ou cardiaques. Heureusement, ces cas sont rares et des traitements existent pour garder la maladie de Lyme sous contrôle.

 

S'en protéger :

Dans la mesure du possible, préférez les pantalons aux shorts et autres jupes quand vous allez vous promener. Vous pouvez aussi pulvériser des produits répulsifs sur vos vêtements, voire sur votre peau (demandez alors conseil à votre pharmacien). Si vous retirez une tique moins de 24 heures après qu’elle se soit accrochée à vous, le risque de transmission de maladie est moindre. Voilà pourquoi il convient de vous examiner attentivement au retour de chaque ballade dans la nature. Pour info, les tiques aiment à se loger dans les plis du coude, des genoux, des aisselles, etc. L’idéal est de la retirer avec une pince à tiques, en vente en pharmacie.

Vers le haut

Les fourmis

  • Fourmis

Habitats et habitudes :

En Europe, les fourmis ne sont pas dangereuses, mais les femelles et les ouvrières de certaines espèces, notamment les rouges (parfois appelées « fourmis de feu »), ont conservé un aiguillon et peuvent mordre ou piquer lorsqu’elles se sentent attaquées. Par exemple si vous marchez, vous asseyez ou vous couchez sur leur fourmilière !

Sensations :

Quand elles mordent ou piquent, les fourmis vous injectent une espèce de salive toxique qui peut être franchement douloureuse, surtout si elles s’y mettent à plusieurs. Une zébrure rouge apparaît sur la peau et peut se mettre à gonfler. Quelques heures plus tard, de petites cloques peuvent apparaître. Évitez de les percer ! Elles se résorberont toutes seules en quelques jours.

Risques :

Aussi désagréables soient-elles, les piqûres ou morsures de fourmis de nos contrées ne sont pas dangereuses… sauf en cas d’allergie. Dans ce cas, consultez immédiatement un médecin.

S'en protéger :

Si votre maison est envahie de fourmis, n’hésitez pas à recourir à un insecticide. Et vérifiez s’il n’y a pas un nid dans le carré d’herbe où vous souhaitez vous asseoir ou vous allonger !

Vers le haut

Et les autres...

Dans nos régions, les aoûtats, certaines espèces d’araignées, de punaises, de mouches ou encore les puces et les poux peuvent également vous piquer ou vous mordre. Bonne nouvelle : ces piqûres-là sont tout à fait bénignes, rarement allergisantes et les démangeaisons, rougeurs et/ou douleurs qu’elles provoquent se soulagent avec les mêmes produits que les autres.

Les aoûtats sont des acariens dont les larves, de couleur rouge, piquent les vertébrés pour se nourrir. La piqûre provoque de fortes démangeaisons qui peuvent durer une semaine !

 

 

Vers le haut

Quelques remèdes naturels supplémentaires

  • Préparation à base d'herbes et de plantes présentée dans un pot

Vous avez été piqué(e) par un insecte, mais vous n’avez pas de pommade sous la main ? Heureusement, Mère Nature est bien faite : frottées sur votre piqûre, plusieurs plantes soulagent douleurs et démangeaisons !

Exemples :

  • Les feuilles de plantain sont aussi très efficaces contre les piqûres d’ortie
  • Les feuilles et le jus des tiges de basilic
  • Les feuilles de lavande
  • L’ail, la menthe, le thym et le persil
  • Une tranche d’oignon cru ou de citron
  • De l’eau vinaigrée

Quant à l’huile essentielle de lavande aspic, elle est géniale pour soulager toutes sortes de piqûres !

Vers le haut